Il n'y a pas de cloche sur le pavillon du midi, à l'angle sud-est de la Cour Carrée, seulement une verrière, et au dernier étage se trouve le Petit Bourbon.
C'est une salle fermée au public dont le nom "Petit Bourbon" remonte à quatre cents ans en arrière. C'est-à-dire que si l'on monte au troisième étage, on remonte dans le temps !
Sur le tableau de Zeeman (salle 1 de l'Histoire du Louvre), on voit le Louvre en 1650 et, tout à droite, l'hôtel du Petit Bourbon.
Un peu d'histoire : à partir de la Renaissance, le Louvre n'est plus une forteresse mais pas encore un palais royal. Le bâtiment est petit, un quart de la cour actuelle, et malcommode - c'est une ancienne caserne. Pour les festivités, on investit donc l'hôtel particulier voisin, l'hôtel du Petit Bourbon, où l'on trouve de grandes salles avec plus d'apparat.
Lorsque, au XVIIe, le Louvre s'agrandit, on démolit les bâtiments alentour pour prolonger l'aile sud de la Cour Carrée. C'est à l'emplacement de l'actuel pavillon sud-est (photo à gauche) que se trouvait l'hôtel en question.
A cette époque (1660), le Petit Bourbon n'était plus utilisé pour les fêtes royales. Il servait de théâtre que se partageaint les acteurs italiens et la troupe de Molière.
Et le nom "Petit Bourbon" n'est plus resté, bizarrement, que pour le dernier étage du pavillon du Midi. On appelle toujours ainsi cet espace sous la verrière. C'est une grande salle très lumineuse qui a servi pendant longtemps d'atelier de restauration de peinture, atelier qui a finalement rejoint l'aile de Flore.
Après cela, il a été question que cette salle abrite la collection des peintures anglaises, collection qui est finalement à Denon, au premier étage.
Actuellement, c'est le service des "travaux-muséo" qui y entrepose du matériel, notamment toutes les chaises et banquettes cassées des espaces muséographiques. Je vous chantais, il y a longtemps, "Où sont nos chaises". Eh bien, elles sont au Petit Bourbon !
Quatre cents ans après, l'ancien hôtel particulier est devenu le cimetière des chaises du personnel !