La principale activité d'un agent de surveillance, ce sont les "rondes". Du matin jusqu'au soir, en nocturne, et aussi pendant la nuit, les agents tournent dans le Musée pour repérer le moindre changement.
Au Louvre, la première ronde du matin, avant l'ouverture au public, s'appelle la "sécurité". Pour aller plus vite, on dit "la sécu". (La sécu, chez nous, ce n'est pas la Sécurité Sociale.)
Rappelez-vous la fermeture (là) et l'inspection minutieuse du Musée avant de passer le relais à l'équipe de nuit. Eh bien, au petit matin, le lendemain, on contrôle à nouveau l'état de chaque district.
Mais cette première ronde n'est faite que par quelques-uns d'entre nous, avant l'arrivée du public et aussi des collègues. Dès potron-minet, chaque "sécu" ouvre son district dans la solitude. Instant magique, les portes se déverrouillent, les grilles se lèvent en grinçant ( comme la "grille du sphinx", photo ci-dessus). Le musée est à nous, on se sent privilégiés. Le soleil levant accompagne bien à propos les tableaux de Claude Gelée, à Richelieu.
Mais ce n'est pas le moment de rêver, il faut vérifier les oeuvres bien sûr, il ne faudrait pas qu'il manque le fétiche Arumbaya ! (Référence à l'album de Tintin L'Oreille cassée.) On contrôle aussi les installations : une ampoule grillée, un store déchiré ? On inspecte tous les recoins : un mur fissuré, un insecte ?... Même la poussière fera l'objet d'un rapport. Il peut s'en passer, des choses. Par exemple, vous savez comme on craint les infiltrations d'eau s'il a plu pendant la nuit !
Tout dois être en "sécurité" pour recevoir les visiteurs. A 9h pile, ils arrivent ! C'en est fini du calme et de la solitude.