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23 novembre 2010 2 23 /11 /novembre /2010 00:41

On trouve dans la deuxième salle d'histoire du Louvre, à l'entresol Sully, une oeuvre qui nous interpelle : "On ferme ! "

C'est un tableau de François-Auguste Biard qui montre le Louvre en 1847 et ses gardiens  (je suppose qu'à cette époque ils n'avaient pas honte d'être appelés gardiens) à  "Quatre heures au Salon " c'est à dire à l'heure de fermeture du salon annuel de peinture dans la Grande Galerie.quatre heure

Mais pourquoi vous en parler alors que Louvre-passion l'a déjà fait, ainsi que d'autres sites et blogs. D'abord parce que nous n'avons peut-être pas les mêmes lecteurs et puis, premiers concernés par cette représentation de nos lointains ancêtres, nous avons notre mot à dire !

Comparons point par point le tableau de 1847 avec une photo actuelle prise à l'heure de la fermeture.

Déjà, dans le jargon d'aujourd'hui, on ne dit plus la fermeture mais l'évacuation . 

Et elle n'a pas lieu à seize heures mais à dix-sept heures quarante-cinq (vingt et une heures trente en nocturne, comme sur la photo). Il est vrai qu'à l'époque de Biard, les horaires du Musée devaient suivre ceux du soleil.

L'exposition des oeuvres a changé, autrefois en "touche à touche", elle est aujourd'hui beaucoup plus aérée.Evac-on-ferme

Les visiteurs aussi sont aux coudes à coudes en 1847 et de plus en plus actuellement, pas sur  cette photo, mais devant une certaine star du Musée qu'il est inutile de nommer.

Si leurs vêtements ont beaucoup changé, on retrouve toujours les mêmes types de public croqués par Biard : artistes, mondains, poseurs, coquettes, famille et vieux habitués qui rechignent à quitter le Musée... Mais ils manquent quand même les touristes étrangers de plus en plus nombreux au XXIe siècle.

Et les gardiens, ont-ils changé ? Sûrement, puisqu'ils sont maintenant des agents de surveillance ! Et des agents au féminin aussi car des femmes travaillent au Musée, plus nombreuses que les hommes.

Mais voyez comme les uniformes du XIXe siècle étaient rutilants et galonnés. Maintenant, pas question de fantaisie. La tenue préférée est grise ou bleu marine. Les agents se fondent avec les visiteurs. Combien d'agent, à votre avis, sur la photo ci-contre ?

Mais c'est surtout le sujet du tableau qui nous touche. Si les uniformes sont magnifiques, les gardiens eux-mêmes sont ridicules, s'époumonant en vain au cri de "On ferme !" Cela nous renvoie à nos difficultés, certains soirs, pour fermer le Musée. En effet, même si la "technique" d'évacuation a progressé, cela reste un moment très délicat, qui méritera un prochain article...

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commentaires

K
<br /> J'adore cette ambiance vu de l'intérieur. Tout nous paraît tellement pompeux et figé du côté visiteur. On se sent toujours suspect de vouloir voir les oeuvres d'un peu trop près, de traîner encore<br /> un peu dans les couloirs qui (enfin) se vident et laissent respirer les toiles. Je vous parle même pas d'une visite avec enfants qui courent partout et vous filent des coups de stress à laisser<br /> traîner leurs mains partout. Très mauvais souvenir des Nymphéas à l'Orangerie, j'en tremble encore...<br /> Et puis c'est toujours quand c'est bien qu'il faut partir, vous n'avez pas remarqué ? Merci pour votre blog, il est top.<br /> <br /> <br />
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G
<br /> Alors je vais raconter l'évacuation de samedi dernier vue par une vieille habituée !<br /> Ecoutant la voix qui annonce la fermeture imminente, je décide donc de regagner mon vestiaire. Pas si facile, car le mien n'était pas dans le hall Napoléon comme pour la plupart des visiteurs ,<br /> mais à la porte des Lions. Et voilà que je ne sais plus retrouver cette porte, mais heureusement les surveillants sont d'une gentillesse infinie et renseignent très bien. En chemin donc vers le<br /> pavillon de Flore, je décide de soulager ma vessie, mais toutes les toilettes s'étaient déjà fermées ! par chance j'ai pu aller au pipi-room de la porte des Lions, et ensuite je vais prendre mon<br /> manteau. Ah vous voilà , me dit-on avec soulagement ! On m'attendait ... Mon vêtement était le dernier sur les cintres, et les personnes chargées du vestiaire n'attendaient plus que moi pour<br /> partir. Ouf, ils n'ont pas fermé le vestiaire avant mon arrivée, sinon je repartais sans me couvrir ...<br /> C'est vrai qu'on a tendance à profiter jusqu'à la dernière minute des beautés du Louvre, ce qui ne simplifie pas votre tâche !<br /> <br /> <br />
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G
<br /> N'ayant jamais songé à ces problèmes de fermeture du musée, j'attends également avec impatience votre article à ce sujet...En attendant, on savoure ce parallèle avec 1847 !<br /> <br /> <br />
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L
<br /> Je suis content de lire cet article puisque c'est un point de vue "de l'intérieur". Les choses ont changé depuis 1847, maintenant il faut gérer des flux énormes de visiteurs. J'attends l'article<br /> sur l'évacuation, sujet sur lequel effectivement je serais bien en peine de dire quelque chose.<br /> <br /> <br />
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A
<br /> Au moins on connait désormais ce tableau, "tout le monde en parle": aujourd'hui cela doit être critique les fermetures de ces grands musées,beaucoup de monde ,risque de terrorisme etc, tout est<br /> devenu plus compliqué malgré le modernisme...A bientôt.JA<br /> <br /> <br />
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