Donc, dirigeons-nous sans plus attendre vers le département des AGER (Antiquités Grecques, Étrusques et Romaines).
Mais par où commencer ?
Car ici, dieux, déesses, nymphes et héros sont, pour la plupart, revêtus de leur seule gloire et de leur beauté charnelle.
En effet les Grecs ont porté une grande attention à la représentation du corps, et à la beauté, perçue comme sacrée. Puis les Romains ont suivi, copiant les modèles grecs, permettant ainsi leur transmission jusqu'à nous.
Rappelons que les originaux grecs, pour la plupart en bronze, ont disparu, et que ce sont les copies en marbre des époques hellénistique et surtout romaine qui nous donnent une idée du génie des grands sculpteurs grecs.
Tant mieux d'ailleurs, car le marbre blanc veiné est comme une peau, bien plus vivant, plus sensuel que le bronze froid, à mon humble avis.
Photo ci-dessus, à gauche, Aphrodite du Capitole, II°siècle après JC, salle 17, des Cariatides;
à droite, Arés, dit Mars Borghése, II° siècle après JC, Sully, salle 13.
Donc, si quelques Bacchus et satyres s'exposent ici dans leur nudité adipeuse, si Athéna et Artémis sont vétues de toges, la plupart des statues sont à la gloire de la perfection corporelle. De plus, loin des poses hiératiques des premières nudités, les corps s'assouplissent avec grâce et sensualité. Un concours de beauté quotidien vous dit-on !
Photo à gauche, Siléne ivre, II°siècle après JC. salle 17; à droite, Les trois grâces, même époque, même salle.
Photo ci-dessous, à la fois homme et femme, l'Hermaphrodite endormi, salle des Cariatides, II° siècles après JC.Cela fait beaucoup rire les enfants et certains visiteurs plus âgés mais peu habitués de par leur culture à de tels dévoilements.
Pour nous, agents de surveillance, c'est avant tout à un concours de toucher, de pinçage de fesses (et d'autres parties encore plus intimes de l'anatomie masculine) que nous assistons, agacés. Tous les jours, les visiteurs, dans la plus grande hilarité, se livrent à la comparaison sur la taille des attributs de ces messieurs, ainsi qu'à la prise de poses les plus improbables pour leurs photographies.
Et là, il faut plaindre le pauvre Marcellus, qui a les faveurs de notre public ! (En photo, à gauche, vers 20 avant JC., Denon, salle 23).